Un peu d’histoire, qui suis-je ?
Je suis né à BEAUFORT à une période où les épouvantails se promenaient dans le village.
Né de l’imagination d’une poignée de bricoleurs habiles de l’association Beaufort en Nord. Chacun a rivalisé d’imagination et de savoir-faire :
Qui de me fournir des roues afin de me permettre de me déplacer,
Qui de souder des tubes pour bâtir mon squelette
Qui de façonner  de ses mains expertes mon visage à partir de grillage et de plâtre
Qui d’habiles couturières qui ont transformé leurs anciens rideaux de salon en habit de parade
Qui de promeneurs du dimanche qui ont battu la forêt afin de récolter de la bruyère ce qui m’a donner ce nom de « grand pailler ».
Ma première sortie a été effectuée en juin 2000 à la joie des enfants qui m’ont tiré dans les rues du village et j’ai participé plusieurs fois aux feux de la saint Jean. J’ai même fait l’objet d’un film VHS que certains possèdent encore dans leur vidéothèque.

Puis les années ont passé, les épouvantails ont déserté le village et je me suis endormi dans une maison bienveillante du village en songeant aux aventures que je venais de vivre.

Je regardais les saisons défiler lorsque des adultes, se demandant comment animer le village, ont évoqué mon nom avec plein de souvenirs d’enfance en mémoire et des yeux pétillants à cette évocation.

Ils m’ont retrouvé dans mon refuge, avec la marque des années. Le comité de fêtes s’est lancé le challenge de me rénover afin de forger les souvenirs de leur enfant.

Etant de bonne constitution, mon apparence et mes anciens habits ne pouvaient plus convenir et encore une fois, plusieurs habiles petites mains m’ont dessiné un nouveau costume représentant le village, j’en porte le blason. C’est ainsi que mon second nom de  baptême est « El grand Forbo » ou pour les anciens « El grand Forbiau ».

Quel souvenir de cette journée où j’ai défilé de Ropsies à Beaufort, accompagné par une troupe de Gilles, entrainé par un tracteur d’époque. J’ai lancé des olympiades pour les enfants et assisté au rondeau final des Gilles avec un brulage de bosses. A la vue de ce spectacle une larme m’a mouillé les yeux me rappelant mon origine.

J’ai eu quelques échos dans la presse locale et l’équipe du comité a reçu une demande étrange
Allaient-ils me donner l’autorisation de participer à un baptême de deux nouveaux géants sur Maubeuge ?
Ils se sont longtemps interrogés car c’était la première fois que j’allais sortir de mon village. Le poids des années allait-il permettre de faire le voyage….

Mais l’équipe, fière de leur travail, a relevé ce challenge et c’est  gonflé à bloc (environ 2kg par pneu) que je suis sorti samedi 26 septembre, escorté de trois véhicules, pour me rendre près de la gare de Maubeuge et prendre le départ du cortège. Là j’ai vu une trentaine de mes collègues arriver, se monter et nous sommes partis pour une marche qui m’a conduit place Vauban.

La joyeuse troupe, qui m’a entouré, redoutait l’ascension de l’avenue Mabuse. L’organisation avait pris soin de moi, je suis passé en dernier car je roule plutôt que d’être porté comme la plupart de mes confrères et consœurs, suivie par une ambulance en cas défaillance…. mais cela s’est bien passé. Chemin faisant j’ai même rencontré des Américains de Beaufort en Californie qui sont en stage dans notre belle région

Que de souvenirs, de personnes qui ont prononcé mon nom, puis une danse avec les autres sur la place Vauban pour finir sous les feux des projecteurs.
Le retour s’est bien passé et je me repose en attendant d’autres aventures

A suivre (To be continued pour les américains)

Seul on peut aller vite ensemble on peut aller loin